Le sacrement de la Réconciliation

La réconciliation est sans doute une des caractéristiques fondamentales des chrétiens.

Se réconcilier est en effet à la fois un commandement et un mouvement qui doit venir du cœur.

Cette « libre contrainte » n’est vivable que si elle est comprise comme une manière d’entrer dans un mouvement d’amour qui nous dépasse car il vient de Dieu même.

C’est pourquoi la réconciliation fait l’objet d’un sacrement, c’est-à-dire d’un don particulier de Dieu.

Qu'est-ce que je désire vraiment lorsque je demande à me confesser?

 

Le P. Philippe Marsset, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Paris depuis le 18 mai 2019, nous aide à clarifier notre démarche. 

"J'aime m'appuyer sur la figure biblique de Zachée, parce qu'il incarne la transformation d’un cœur qui ne se croyait pas aimable, en un cœur débordant d’un trop plein d’amour ! Zachée a entendu les paroles de Jésus, que nous appelons Parole de Dieu. Zachée a rencontré « Jésus qui demeure », ce qui est pour nous aujourd’hui la définition d'un sacrement. Zachée fut peut-être le premier « confessé » par Jésus ! 

Une démarche spirituelle en forme de croix

Aujourd’hui, la dimension communautaire de la foi s’est largement dissoute (du fait d’une pratique dominicale aléatoire). Cela impacte l’image que nous nous faisons de Dieu : « Dieu est bon : de toutes façons, il me pardonnera…» (sous–entendu : sans confession). Mais le geste et la parole du prêtre restent essentiels pour que la personne se sente reconnue, aimée, pardonnée personnellement. Comme Zachée le fut !

Personnellement, en confession, je demande à la personne d’examiner en premier lieu la verticalité de sa vie, parce que Dieu est premier ! Regarder ce qui touche sa relation à Dieu, à l’Église, à la Parole de Dieu, à la prière. Le péché est d’abord une réalité qui touche notre vie spirituelle. Il empêche Dieu d’être « Dieu en nous ».

En second lieu, je leur demande d’examiner l’horizontalité de leur vie, avec tout ce qui concerne leurs rapports aux autres. Je les invite à réfléchir sur la façon dont ils se comportent en société, en famille, dans leur quartier… Selon l’âge, j’accentue le regard sur telle ou telle réalité : vie familiale, vie professionnelle, ce qu’ils vivent dans les loisirs ; leur rapport à l’argent, à la politique, au racisme, à la sexualité…

Cette démarche a pour but de recentrer le sacrement de réconciliation sur ce qu’il est vraiment : une guérison de toute la personne. Le pardon de Dieu, l’amour infini dont nous faisons l’expérience dans le sacrement de réconciliation, nous donnent la force de changer de vie et par là même, d’ouvrir des perspectives nouvelles dans notre relation aux autres. Comme Zachée, qui, une fois guéri par le regard du Christ, est volontaire pour donner en surabondance à ceux qu’il a volés.