La chapelle de Sainte-Apolline est une chapelle située dans le village de Posieux, sur le territoire de la commune d'Hauterive.

Elle a été construite en 1147.

Les dates qui ont jalonné l'histoire de la chapelle de Ste-Apolline :

1147 - 1473 - 1566 - 1690 - 1867 - 1898 - 1919 - 1943 - 1991 - 2021

La chapelle Sainte-Apolline de Hauterive est placée sous le patronage de Sainte-Apolline d'Alexandrie, morte en 249. Sa fête est célébrée le 9 février. Apolline appartenait à un groupe de vierges consacrées. Après lui avoir brisé la mâchoire et arraché toutes les dents, un groupe de païens la mirent devant un bûcher, menaçant de l'y jeter, si elle ne répétait pas des injures au Christ après eux. Elle s'excusa de ne pouvoir leur donner satisfaction ; puis, profitant de leur distraction, elle courut se jeter dans les flammes. On la représente avec une paire de tenailles et parfois les dents qui lui furent arrachées, ainsi qu'avec la palme du martyre.

La plus ancienne des dates trouvées sur l'édifice est celle de 1147, qui a été mise à jour et découverte sous plusieurs couches de plâtre lors d'une réparation faite à l'intérieur de la chapelle en 1898.

Est-ce la date de la première construction d'un oratoire ou d'une chapelle ?

Aucun document des archives de l'Abbaye d'Hauterive ne vient le confirmer.

Pourtant, le fait est connu que les maisons religieuses possédant des domaines seigneuriaux dont elles avaient la juridiction, avaient coutume d'ériger à l'entrée de leurs terres un oratoire pour indiquer aux voyageurs qu'ils foulaient un territoire consacré à Dieu.

En venant de Fribourg par la route ancienne, pour se diriger vers Bulle, c'était un passage obligé car il n'y avait pas d'autres ponts aux alentours.

Dès qu'on avait passé le pont sur la Glâne, on se trouvait sur le territoire soumis à la juridiction de l'Abbaye d'Hauterive, et cette chapelle ou oratoire était destiné à le rappeler aux voyageurs.

Mais à l'encontre de la supposition de Paul Aebischer, on retrouve dans un compte du trésorier de la ville de Fribourg, un chapitre intitulé " demi-tuile ", ce qui signifie que ce montant représente le subside attribué à la moitié des tuiles utilisées pour la construction ou la reconstruction de la chapelle de la Glâne. Remarquons qu'il est dit " LA chapelle " et non pas une chapelle de la Glâne, ce qui signifie bien que la chapelle existait déjà. Le trésorier porte ce montant à 79 sols et 2 deniers, soit pour la totalité de 1'200 tuiles plates la somme de 3 livres, 19 sols et 2 deniers. Il faut relever que 1'200 tuiles plates représentent la couverture d'un toit d'une certaine importance qui n'est pas celui d'un simple oratoire.

Cette date est celle d'une reconstruction corroborée dans le compte-rendu, de la même année, de la gestion des biens de l'Abbaye.

Ainsi l'administrateur civil, Guillaume Krummstol mentionne dans ce compte les dépenses suivantes :

 le 21 juillet 1566, contrat conclu pour la construction (ou la reconstruction) de la chapelle de la Glâne entre maître Gaspard Londet et Antoine Müllibach, avec pourboire stipule la somme de 30 livres et 5 sols.

En septembre 1566, payé à Jean Wellom, qui a aidé à monter la toiture et qui l'a amenée, la somme de 17 sols.

le 9 novembre 1566, payé à Laurent Curty et Benoît Gässler, charpentiers qui ont fait- le " Helm " (dôme ou clocheton) de la chapelle et qui l'ont recouvert, la somme de 8 livres et 2 sols.

Selon le catalogue manuscrit des abbés d'Hauterive rédigée en latin par Mgr de Lenzbourg, abbé, son prédécesseur, l'abbé Candide Fiwaz, élu le 11 avril 1670 et décédé le 28 avril 1700, aurait fait construire la chapelle de la Glâne, là où commence le territoire de la juridiction d'Hauterive.

Il s'agit de toute évidence, d'une troisième reconstruction, puisque nous avons constaté que la chapelle a déjà été reconstruite en 1473 et 1566.

Le catalogue ne dit pas quand cette reconstruction a eu lieu.

Nous pouvons croire que c'est vers 1690 qu'elle eu lieu, connaissant les dates de l'élection et de la mort de l'abbé Candide Fiwaz.

Les biens du couvent sont incorporés à l'Etat de Fribourg, puis dès le 28 novembre 1867 les droits de patronage sur les bénéfices des anciens couvents de Hauterive et des Augustins sont transférés à l'autorité diocésaine.

Le 22 juillet 1867, sur proposition de personnes privées, une demande est faite par le Conseil d'Etat à la Direction des travaux publics de pourvoir à la réparation du toit et au blanchissage des murs de la chapelle de Ste Apolline.

L'administration Cantonale donne suite de non recevoir, n'ayant aucune obligation d'entretenir et de restaurer ladite chapelle, mais ordonnance un bon de Fr.25.- à titre de don, en faveur de cette restauration.

On n'a pas de trace de l'instance qui s'est occupé des réparations et des frais s'y rapportant.

Le sanctuaire était à nouveau bien délabré, la moitié des tuiles manquaient, et l'intérieur avait beaucoup souffert, le clocheton avait disparu sans laisser de trace.

Un habitant de la paroisse de Villars-sur-Glâne a pourvu à la remise en état des lieux et fit reconstruire un clocheton, le munissant d'une clochette qui sonnait lorsque l'on célébrait la messe et à l'approche de la procession des rogations.

Restauration extérieure de la chapelle.

L'autel fut démonté. Sous celui-ci on mit à jour l'autel primitif, consistant en une dalle de molasse supporté par un pied du même matériau. C'est l'autel classique des cisterciens. Le tout fut remis en place. Bien que située sur le territoire de la commune de Posieux, et faisant partie de la paroisse d'Ecuvillens, la chapelle de Ste Apolline a été longtemps desservie par la paroisse de Villars-su-Glâne. La proximité de l'église de cette paroisse justifiait ce point d'attache pour la célébration de certains offices et en particulier lors de la procession des Rogations.

Cette restauration a été réalisée sous l'égide des Commissions fédérales et Cantonale de la protection des monument historiques, représenté respectivement par le professeur Alfred Schmid et le conservateur M. J.B.de Weck. La coordination des travaux incombait à M. R. Pilloud ingénieur du service archéologique de l'Etat de Fribourg. Les charges ont été réparties entre la commune de Posieux et la commune de Villars, plus la paroisse de Villars-sur-Glâne. Le coût total des travaux du site " Fr. 172'500.- ", dont Fr. 53'978.- à charge de la commune de Posieux. Des subventions cantonales (10%), et fédérales (10%), ainsi qu'un don de la Loterie Romande, ont allégé les charges des maîtres de l'ouvrage.

Lors de la restauration, le parti pris de maintenir le plus possible la substance originale, a limité les recherches dans le sous-sol au strict minimum : la recherche des anciens niveaux de sol et la définition de leur nature.